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J'ai changé de pays !


Quelques jours avant le déménagement, nous en profitons pour aller voir la famille et les amis de Coco en France. Car s'il habitait déjà à 3h de route de chez eux, maintenant le trajet va s'allonger! Il avait bien besoin de recharger ses batteries avant le grand saut vers l'inconnu ^^




Je profite aussi d'une dernière soirée resto avec Gagate et Cécile! 
Si Agathe va cruellement me manquer, car j'étais habituée à ce qu'on se voie toutes les semaines, je sais que je vais revoir Cécile au plus tard en octobre! (Maintenant que j'écris, je me dis que ça fait quand même loin haha)
Et oui! Nous avons décidé de repartir en vacance ensemble (avec Jenny aussi hihi). 
Dans tous les cas, elles me manquent déjà, et j'ai hâte de les retrouver!



Le 17 mars au matin, c’est le grand jour : les déménageurs débarquent, l’appartement va être vidé, et je suis censée être sur le pont. Sauf que… je suis clouée au lit! 

Littéralement. Moi qui ai un estomac blindé, qui a survécu à l’Inde, à des nouilles douteuses aux Philippines et à des jus de rue en Thaïlande… il aura suffi d’un vulgaire kebab belge pour me mettre à genoux x)

J’ai passé la nuit à me battre contre mon ventre, et le matin, impossible de me lever. Mais le hic, c’est qu’on vide tout aujourd’hui. Y compris le lit sur lequel je me traîne en étoile de mer souffrante. Autant dire que rester allongée n’était pas une option du tout.

Heureusement, ma maman vient à la rescousse. Comme je suis incapable de conduire sans risquer un arrêt au bord de chaque autoroute, elle m’embarque, pendant que Coco reste pour gérer les déménageurs. On se serre fort avant que je parte. Il prend la route pour la France, et moi je reste encore quelques jours en Belgique pour… nettoyer XD

Pendant trois jours, j’ai frotté, lessivé, désinfecté, même les murs, pour rendre l’appartement impeccable pour l’état des lieux du 20 mars. Bon évidement, ma maman la boss suprême du ménage était là pour m'aider (et le mot est très faible). Je l'ai vue écarquiller les yeux plus de fois qu'il ne me semblait nécessaire à chaque fois que je regardais les produits sans savoir lequel était pour quoi. Bref, une noob du ménage ^^"

Et devinez quoi ? Tout s’est finalement super bien passé.

Puis, enfin… j’ai pris la route. Le vrai départ. Pas juste celui où l’on vide un lieu, mais celui où on quitte une vie pour une autre. Direction Grenoble. Nouveau chapitre, nouveau décor, nouvelle aventure!



Quand j’ai quitté la ville, je suis repassée devant mon ancien shop. Ce petit local que j’ai appris à aimer, ce bout de vie que je laisse derrière moi. Et là, impossible de ne pas penser à Agathe. À ses passages éclairs, le matin avant le boulot ou le soir en sortant du bureau. À nos petits instants suspendus, au milieu du tumulte du quotidien. C’est comme si d’un coup, tout remontait à la surface. J’ai fondu en larmes, sans prévenir :(

Je crois que jusque-là, je ne réalisais pas. Ça fait un an qu’on prépare ce changement, un an à faire des plans, des listes, des cartons… Mais c’est là, à ce moment précis, que j’ai compris : c’est fait. C’est maintenant.
Et avec cette prise de conscience, une vague de nostalgie m’a traversée. Je pense à mes proches. Je ne suis pas du genre à avoir besoin de voir les gens tous les jours… mais les savoir loin, c’est autre chose. Mon cœur se serre.

J’essaie de noyer un peu tout ça dans la musique. Je me concentre sur la longue route qui m'attend. Ponctuée d’arrêts pour ma copilote poilue : Ferreto, ma furette. Elle déteste la voiture, elle gratte frénétiquement son sac, proteste à sa façon. Mais elle est là, fidèle au poste, dans cette aventure improbable.



On arrive enfin en soirée. Et je redécouvre l’appartement qu’on avait visité en coup de vent un mois plus tôt. Et là… surprise ! Il est immense, lumineux, exactement comme on en rêvait. Avec tellement de rangements que Coco, mon héro, a déjà déballé une bonne partie des 40 cartons. Je me remets à pleurer. Une vraie fontaine.

Je suis transpercée par mille émotions. Je suis tellement heureuse d’être là, de voir ces montagnes autour de moi, de savoir qu’on a réussi. Je suis angoissée aussi : l’ameublement, le travail, les finances. Je suis fière. Triste. Amoureuse. Un grand chamboulement intérieur, doux et brutal à la fois.

Je crois qu’il est temps de dormir.
Ce soir, c’est ma première nuit en tant que résidente française. Haha même moi… j’ai du mal à y croire.




Après quelques jours pour atterrir et retrouver nos repères, il était temps pour moi de plonger dans cette nouvelle vie pro. On a commencé à visiter des locaux avec ma future équipe. L’idée, à la base, c’était que j’arrive pile au moment du déménagement dans un nouveau spot flambant neuf. Mais bon… la vie étant ce qu’elle est, rien ne s’est vraiment passé comme prévu !

La recherche a été bien plus longue que prévu ^^" 

Des mois à scruter les annonces, à visiter, à projeter, à douter aussi. Et puis enfin, le déclic. On a trouvé "le" local. Il est plein de potentiel, mais il a besoin d’un petit coup de neuf avant qu’on puisse s’y installer. Si tout va bien, on pourra y poser nos machines après l’été!

En attendant, j’ai posé mes valises (et mes aiguilles) chez Kinkaiju Tattoo, où je travaille avec une partie de l’équipe. C’est un shop que je connais bien, j’y avais déjà fait plusieurs guests, donc tout se passe à merveille.

Et parlons justement de cette équipe… J’ai l’impression d’avoir trouvé des pépites humaines.



Kyria, par exemple. Elle a ce quelque chose d’apaisant, de lumineux et de tendre. C’est le genre de personne qui te donne envie d’être meilleure, de faire les choses avec plus de cœur. Morgannah, elle, est aussi la douceur incarnée. Toujours un mot bienveillant, toujours inspirante, un vrai soleil discret. Et puis il y a Aks, dont l’organisation me laisse sans voix. Il est à la fois adorable, carré et tellement généreux. Chacun à leur manière, ils m’impressionnent. Ce sont de vrais modèles pour moi.

Travailler à leurs côtés, c’est un cadeau. Je mesure ma chance chaque jour. Et même si tout ne s’est pas déroulé comme prévu, je crois que je suis exactement là où je dois être.




Pendant que je reprenais doucement mes marques, Coco a de son côté entamé une recherche d’emploi… ultra efficace. Pour vous dire : une seule journée de recherches, deux candidatures, deux réponses positives. Il a choisi le poste le plus proche, et travaille désormais chez Darty comme vendeur, ce qu’il adore faire (bon, pas autant que jouer à Expédition 33, faut pas déconner non plus).

L’équipe n’est pas aussi solaire et inspirante que celle avec laquelle je bosse, mais j’espère de tout cœur qu’il trouvera sa place petit à petit. Le travail, c’est aussi une histoire de rencontres, on croise parfois les bonnes personnes un peu plus tard, comme moi ^^






Avril nous a gâtés côté météo : du soleil presque tous les jours ! On en a profité pour faire quelques balades avec Ferreto, notre petite furette moustachue d’amour. Elle a pu sortir profiter de la douceur printanière… mais tout n’a pas été tout rose.

On avait pris rendez-vous chez le véto pour une simple visite de contrôle. Mais là, coup dur. En la palpant, le vétérinaire a tout de suite senti une masse suspecte dans son abdomen. S’en est suivi un marathon entre échographies, analyses, et discussions pleines d’angoisse.

Le verdict est tombé : tumeur. Grosse. Potentiellement ancienne. Et là, deux options s’offraient à nous :

  1. L’opérer, avec un risque de mortalité (l’anesthésie + hypothermie chez un petit animal comme elle = combo délicat)

  2. Ne rien faire, en espérant qu’elle continue de vivre bien malgré la tumeur… mais avec le risque que ça dégénère brutalement, sans prévenir.



Elle a 8 ans, notre Ferreto. C’est une petite mamie déjà. Mais impossible de rester là à attendre, impuissants. On a donc choisi l’opération. Le matin de l’intervention, j’étais en vrac total. Et puis le coup de fil tant attendu : tout s’est bien passé !

Ils lui ont retiré la rate, où la tumeur était nichée. À elle seule, la rate faisait 85 grammes ! L’équivalent de plus de 8 kilos chez un humain, m’a dit le véto. C’est fou.

Depuis, elle va bien. Elle revit même. Elle cavale, elle grimpe partout, elle nous colle dès qu’on se pose. Et moi, je me rends compte à quel point elle me manquait, cette petite tornade douce et pleine de vie.










Depuis qu’elle a retrouvé la forme, Ferreto découvre avec curiosité son nouveau territoire

On a commencé à l’emmener dans les petits parcs autour de chez nous, et elle furète partout avec enthousiasme (oui, l’expression n’a jamais aussi bien porté son nom). Elle renifle chaque recoin, grimpe sur les bords de trottoirs comme si c’étaient des montagnes, et se faufile entre les herbes hautes comme une exploratrice aguerrie.
Je crois qu’elle commence à vraiment aimer ça!
Et moi, je suis trop heureuse de la voir retrouver son énergie… et d’avoir ce genre de petits moments doux au quotidien.











On est aussi allés rendre visite à mon amie Bloody. Rien que d’écrire ça, j’ai encore du mal à réaliser : on est à seulement une heure de route l’une de l’autre maintenant. Après 15 ans d’amitié à distance, à s’envoyer des vocaux presque chaque jour, à se soutenir dans les hauts, les bas, les trucs un peu fous… on est enfin “voisines”. C’est fou!

J’ai retrouvé ses enfants que j’adore, dont Eurydice, ma filleule, qui grandit à une vitesse folle. J’ai tellement hâte qu’elle soit encore un peu plus grande, pour qu’on puisse partir faire des activités ensemble, des balades, des goûters, des aventures.

Elle est si cute avec la veste à paillettes que je lui ai offert pour son anniversaire. Et oui, j'ai la chance qu'elle aime pour le moment le rose et les paillettes, comme moi!! x)







J'ai passé beaucoup de temps à jouer et dessiner! J'ai pu refaire un bon gros stock de flashes tattoo! 






Avec Coco, on s’était promis de profiter un peu plus de la vie à deux en dehors des écrans, et ça passait aussi par quelque chose de tout simple : se balader ensemble. Alors on a commencé à découvrir les jolis coins de Grenoble, main dans la main ^^

On a flâné sur la place Verdun, puis on a rejoint le jardin des plantes qui étaient rempli de fleurs plus colorées les unes que les autres!











Ensuite, direction le parc Paul Mistral, plus vaste, plus vivant, avec ses grandes allées et ses promeneurs de fin de matinée. J'avais entendu que le parc était mal fréquenté, mais je pense que ça concerne plutôt le soir, car en journée il est particulièrement agréable. Et on a croisé pas mal de familles et de joggeurs qui profitaient du soleil ^^





On a fini notre boucle en redescendant vers les quais, pour manger un bon repas copieux et profiter du soleil et d'une brise agréable au bord de l'eau. C’était un moment simple, mais doux. 
Un de ceux qui rappellent pourquoi on a décidé de tout changer, et qu’il faut parfois juste marcher à deux pour se sentir à sa place.










Au travail, tout se passe super bien!  

Les rendez-vous ne pleuvent pas, c’est vrai, car la période est compliquée pour beaucoup de tatoueurs, et un déménagement dans une nouvelle ville, ça n’aide pas à remplir un agenda en un claquement de doigts. 

Mais étonnamment, je le vis bien. Je profite de ce temps plus calme pour souffler un peu, dessiner, m’occuper de mes réseaux, papoter avec mes collègues… bref, ralentir, et ça fait un bien fou.

Il fut un temps où je croulais sous les demandes. Et même si c’est une belle “problématique”, j’étais vraiment dépassée. Ouvrir mes mails était devenu tellement angoissant. Refuser des projets qui m’inspiraient, simplement parce que je manquais de temps (et de clones), c’était sincèrement dur. J’avais si peur de blesser ou vexer, que je disais “oui” à trop de choses. Résultat : un rythme infernal, peu de place pour respirer, et parfois… je n’étais plus tout à fait moi-même. Plus irritable, moins présente.

Aujourd’hui, j’ai la sensation de travailler à mon rythme, de me reconnecter à ce que j’aime dans ce métier. Je peux prendre soin de mes clients, vraiment. Et je découvre aussi la joie d’être entourée : mes collègues prennent parfois le relais pour offrir un verre à mes clientes ou leur rappeler les soins à suivre. Ce sont de petites attentions, mais pour moi, c’est énorme. C’est tout à fait nouveau, et c’est précieux.



A bientôt pour la suite ^^

1 commentaire:

  1. Je te sens heureuse ma fille… et ça, ça me rends moi heureux pour toi/vous également. Profites de cette nouvelle vie. On n’est pas très loin ;)

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