Malaisie partie 12 - Sky Bridge à Gunung Machinchang

 



Nous nous réveillons donc sur l’île de Langkawi, un véritable joyau au large de la côte nord-ouest de la Malaisie. Ce chapelet d’environ 99 îles est plus qu’une simple destination balnéaire : c’est un sanctuaire de nature, de légendes et de tranquillité.



Dès le matin, je me réveille sous un ciel doucement éclairé par le soleil tropical. L’air est chaud, mais pas écrasant ; une lumière dorée filtre à travers les voiles des palmiers. Chaque petit déjeuner sous ce doux soleil matinal était un instant que j’aimais particulièrement.



Après avoir savouré mon assiette, nous commencions à discuter de ce que nous allions faire de la journée. Ce que j’aime avec Langkawi, c’est que chaque journée peut être totalement différente : un jour on explore une mangrove vieille de millions d’années, un autre on se retrouve au sommet d’une montagne grâce à un téléphérique suspendu dans le vide, et parfois… on décide juste de ne rien faire d’autre que regarder la mer changer de couleur.




Ce matin-là, nous disons au revoir à nos voisins de bungalow. Nous les avions rencontrés le soir de notre arrivée, alors que j'étais fatiguée et overstimulée du voyage, et probablement pas très sympathique je dois l'admettre. Mais ils ont su voir au delà de la première impression.

La veille, nous avions passé une soirée incroyable à discuter tous ensemble, un verre à la main, enveloppés par l’air tiède de Langkawi et le bruit doux des insectes en soirée. C’était l’une de ces soirées où le temps file sans qu’on s’en rende compte, où l’on passe du fou rire aux silences bienveillants, de récits rocambolesques à des confidences plus profondes.

C’était une famille touchante, captivante même. Leur histoire de voyage était parsemée de défis, mais portée par une force tranquille : celle de l’amour, de la résilience et de la volonté de ne jamais renoncer aux projets qui font vibrer le cœur.

Denis, leur fils, m’a particulièrement marquée. Atteint de myopathie de Duchenne (exon 44), une maladie qui grignote lentement ses forces musculaires, il fait preuve d’un courage et d’une douceur désarmants. C’est un adolescent lumineux, passionné, ultra curieux, et franchement adorable. J’ai adoré discuter avec lui, notamment de ce pays dont nous rêvions tous les deux : le Japon. Ses yeux brillaient dès qu’il abordait le sujet, comme s’il y voyait une petite porte vers un univers où tout est possible.

“Un jour j’irai au pays de Naruto !” m’avait-il lancé avec un énorme sourire. Et ce qui me réchauffe le cœur, encore aujourd’hui, c’est de savoir qu’après ce voyage à Langkawi, Denis a finalement réalisé ce rêve. Il a foulé les rues de Tokyo, vu les temples, goûté les ramens… et même visité quelques lieux iconiques de ses animés préférés. Rien que d’y penser, ça me donne le sourire.

Rencontrer cette famille était une leçon silencieuse : celle qui te rappelle que malgré les épreuves, il existe des gens qui choisissent la joie, la découverte, la curiosité... et qui avancent, ensemble, envers et contre tout. Ils nous ont inspirés plus qu’ils ne le savent sûrement.

Je vous laisse leur page Gofundme, si ça vous dit de les aider vous aussi (évidement, j'ai mis ma mini pierre à l'édifice haha)!





Le programme de cette journée était d’abord d’aller prendre le funiculaire de Langkawi, l’une des attractions emblématiques de l’île. Rien que d’y penser me donnait un petit frisson d’excitation : je savais que la montée offrait des vues à couper le souffle, et j’avais hâte d’admirer Langkawi depuis les hauteurs. 
Après nos au revoir à la famille, nous avons donc pris la route avec Grab, en direction de l’imposant Gunung Machinchang, l’une des plus vieilles formations rocheuses d’Asie du Sud-Est.





En arrivant au pied du complexe, j’ai tout de suite compris pourquoi c’est un incontournable : l’endroit est animé, coloré, presque théâtral. On y trouve des petites boutiques, des restaurants, et cette ambiance joyeuse caractéristique des attractions touristiques xD. 
Les cabines glissent silencieusement dans le ciel, comme de petites bulles suspendues entre la mer et la montagne.






Une fois installés dans la nôtre, la montée a commencé en douceur… puis très vite, le panorama s’est ouvert devant nous. Sous nos pieds, la jungle dense s’étendait et formait un tapis vert profond.

Plus on montait, plus la vue devenait irréelle : on apercevait les îles environnantes éclaboussées de lumière, la mer couleur émeraude, et même les contours de la Thaïlande au loin lorsque le ciel est parfaitement dégagé.




Ce funiculaire est réputé pour être l’un des plus raides au monde, et on comprend vite pourquoi : certains passages donnent vraiment l’impression de flotter dans le vide.




Et bien sûr, impossible d’être là-haut sans aller voir l’impressionnant Sky Bridge, ce fameux pont suspendu dont tout le monde parle. Après la première plateforme d’observation, nous avons donc emprunté le chemin qui mène à cette merveille d’ingénierie perchée dans le vide.
Même s'il n'était pas très long, ce n'était pas de tout repos par cette chaleur x)





En arrivant, la première chose qui m’a frappée n’était même pas la hauteur… mais la chaleur. Un mur de chaleur. 
Il devait faire 32 degrés, mais une chaleur lourde, presque moite, comme si l’air lui-même hésitait à bouger. Là où je m’attendais à une petite brise d’altitude, j’ai eu… un sauna tropical x)

J’avais l’impression que le soleil avait décidé de poser un spot de cinéma juste au-dessus du pont.




Ce serpent d’acier suspendu à plus de 100 mètres au-dessus du sol, long de 125 mètres et soutenu par un seul pilier géant, semble flotter entre ciel et jungle. C’est l’un des ponts courbés les plus spectaculaires du monde, et franchement, en vrai, c’est encore plus impressionnant que sur les photos.




Le contraste est fou : sous nos pieds, la jungle paraît minuscule, avec ses arbres pointus comme du velours vert. Tout autour, le paysage se déplie comme une carte en 3D : les îlots de l’archipel, les montagnes ondulées, la mer qui scintille avec cette couleur émeraude que j'aime particulièrement.




La chaleur nous collait littéralement à la peau, mais la vue valait chaque goutte de sueur.

Une fois en bas, la faim s’est imposée d’un coup. Nous avons mangé rapidement dans l’un des petits restos proches du complexe . Ce genre d’endroit simple mais parfait quand on est affamé et encore un peu grisés par la vue. Le repas fini, on s’est mis en tête de rejoindre une plage à pied.
Sur le papier : excellente idée.
Dans la réalité : échec total.

Les plages qui semblaient accessibles n’étaient en fait que des portions privées appartenant à de grands complexes hôteliers. On a bien tenté d’expliquer, de demander, de proposer de payer un accès… mais non. Langkawi peut être généreuse, mais certains rivages restent farouchement réservés.



Alors on a improvisé.
On s’est éloignées et dirigées vers une plage repérée par Agathe (la reine pour trouver des pépites secrètes ! ) et on a fini par trouver un petit chemin discret, presque caché entre deux murs de végétation. Au bout : une plage locale, modeste mais authentique, occupée par quelques familles malaisiennes venues profiter du week-end.

On a hésité un instant, de peur de déranger, d’être déplacées avec nos maillots dans un pays majoritairement musulman. On voulait respecter l’espace et les coutumes. Mais en vérité, chaque regard que j’ai croisé n’a exprimé que de la bienveillance.

Des sourires timides, parfois surpris, mais toujours chaleureux. Des femmes qui nous saluaient d’un petit signe de tête, des enfants qui riaient en jouant dans l’eau, des familles entassées sous les arbres préparaient de grands barbecues. Personne n’était dérangé. Personne ne nous jugeait.
Au contraire : on s’est senties accueillies, comme si cette plage improvisée était exactement l’endroit où nous devions être.





Alors on s’est glissées dans l’eau chaude, cette eau presque tiède qui enveloppe le corps comme une caresse.
C'était parfait !






Il y a eu un moment à la fois marrant… et totalement dégoûtant XD


Alors que je barbotais tranquillement dans l’eau chaude, je remarque un chien du coin qui tourne autour de ma serviette. Un petit chien des plages, typique de l’Asie du Sud-Est : un peu décoiffé, un peu indépendant mais terriblement attachant. Je le regarde attendrie, en me disant que j’allais peut-être gagner un compagnon de bronzette improvisé. Je l’imaginais déjà s’allonger à côté de nous, l’air important, façon “je garde la plage”.

Mais non.
Pas du tout.
x,)

Le chien jette un regard suspect à ma serviette, la pousse du bout de la patte… et commence à creuser frénétiquement juste en dessous. J’entends le froufrouf du sable, je vois le petit nuage doré voler partout, et je commence à me dire que ce n’est clairement pas pour enterrer un trésor.

Et là… horreur.
Il déterre un vieux morceau de poulet. Un truc brunâtre, ensablé, probablement les restes d’un barbecue ancestral qui avait dû se dérouler ici trois générations plus tôt. Arg !
J’ai eu ce micro-moment où j’ai réalisé que j’avais été allongée EXACTEMENT là-dessus. Sur un vieux cadavre de pilon de poulet éventré par un chien de plage.

Le combo : rires nerveux + dégoût + “oh non non non non NON” a été instantané.

On a donc fait ce que toute personne saine d’esprit ferait :
A savoir ramasser nos affaires en vitesse, s’éloigner avec dignité (enfin… en essayant), tout en priant intérieurement pour trouver un bout de plage non contaminé par un poulet fantôme.
Cette scène nous a tellement fait rire qu’on en parle encore aujourd’hui.

Et honnêtement ? Ça fait partie de ces petites anecdotes absurdes qui rendent un voyage mille fois plus vivant. Parce que oui, Langkawi, c’est des paysages sublimes… mais parfois aussi des chiens qui exhument des pièces à conviction sous ta serviette.






Après cette parenthèse plage ( et notre mésaventure avec le poulet zombie déterré ) nous sommes finalement rentrées vers notre bungalow, encore imprégnées de soleil et de sel.

La lumière commençait à devenir plus douce, cette lumière dorée que Langkawi maîtrise à la perfection, presque comme si l’île posait un filtre magique sur tout ce qu’elle touche.




La soirée s’est déroulée entre notre petit havre de nature et la piscine, qui brillait sous les derniers reflets du jour.
Personne autour, seulement les bruits de la jungle : les insectes qui s’éveillent, quelques geckos bavards, et les feuilles qui frémissent à chaque souffle de vent.

Nos hôtes nous avaient préparé un repas maison absolument délicieux. On mangeait dehors, sous les guirlandes de lumière, comme dans un petit rêve tropical.



Et au-delà du repas, ce qui a rendu cette soirée parfaite, c’était simplement le moment lui-même. Cette complicité douce, naturelle, sans effort. J’adore les instants passés avec Agathe ;_; 
On n’a pas besoin de grand-chose : un bungalow en pleine nature, des petits chats curieux et quelques éclats de rire ^^




On a parlé de tout et de rien, des moments forts du voyage, des rencontres, de ce qu’on avait aimé ou beaucoup moins aimé haha. 
On a savouré ces minutes simples, précieuses, où tout semble facile.
Une soirée délicieuse, tout simplement. Une de celles que tu ranges dans ta mémoire avec un petit sourire, en te disant : c’était vraiment un bon moment ^^



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