
Quelques photos de ma sœur Manon, à l’époque où mon petit filleul Gustave n’était encore qu’un minuscule ( mouais, plus si minuscule en fait XD ) habitant de son bidou.
Ma sœur Manon !
Quand je pense au chemin que nous avons parcouru, j’ai presque du mal à croire que nous en soyons arrivées là aujourd’hui ^^" Notre relation n’a pas toujours été douce, loin de là. Pendant longtemps, c’était même un champ de mines : des incompréhensions, des non-dits, des maladresses qui s’empilaient sans jamais se résoudre.
Je n’en ai jamais vraiment parlé ici - à l’époque, j’étais bien trop pudique en ligne sur ce genre de sujet.
Mais depuis l’adolescence, nos relations oscillaient entre le "ça va à peu près" et "on ne se supporte plus". Je crois qu’il y avait beaucoup de tristesse chez moi, peut-être de la colère chez elle… ou vice versa également? Ce que je sais, c’est que tout ça pesait vraiment lourd.
Puis est arrivée une période très sombre de ma vie. Les premières pensées très très noires. Et mon réflexe, à ce moment-là, a été de me couper du monde. Avec Manon, la rupture a été brutale : j'ai littéralement cessé de lui parler pendant un peu plus de trois ans.
Je croyais me protéger. Je croyais faire ce qu’il fallait pour garder la tête hors de l’eau, au moins au début. (Je pense que ça pourrait être le sujet d'un article entier, ma façon très néfaste de couper des gens de ma vie de façon très nette ^^' Je note ! x)
Ensuite, quand on se trouve un peu apaisé, il faut oser redonner à quelqu'un le pouvoir de vous blesser -en tout cas, c'est comme ça que je vois/voyais les choses ^^' C'est terrifiant.
De plus, j’étais totalement incapable de comprendre moi même ce que je ressentais exactement, et encore moins de mettre des mots dessus sans blesser ou fâcher davantage. Plus les mois et années passaient, et plus je travaillais sur ça (entre autre).
Et puis un jour, je me suis autorisée un tout petit pas : un simple "joyeux anniversaire", soufflé timidement, à un moment où j'allais beaucoup mieux (grâce à pas mal de choses/personnes… dont ma passion pour le tatouage).
Sa réaction m’a bouleversée. J’ai compris d’un coup la peine que j’avais pu lui causer, sans m’en rendre compte. Rien que d’y repenser aujourd’hui, j’en ai la gorge serrée :(
À partir de là, on s’est retrouvées. Lentement, délicatement. On a pris des précautions, on s’est apprivoisées à nouveau, sans forcer, en laissant le temps faire son travail. Vraiment pas à pas ^^'
Et plusieurs années plus tard, je peux le dire : j’ai aujourd’hui avec ma sœur la relation dont j’ai toujours rêvé. Chacune de nous a grandi, encaissé quelques baffes, appris beaucoup sur elle-même. Et tout ça, bizarrement, nous a rapprochées. Peut-être plus que ce qu’on aurait imaginé.
Parfois, je me surprends encore à repenser à cette période où tout semblait perdu entre nous. Par culpabilité oui, bien sur, mais aussi par reconnaissance. Reconnaissance envers elle, envers nous deux finalement, de nous avoir laissé une seconde chance.
Parce qu'on aurait pu rester deux étrangères partageant un arbre généalogique, chacune coincée dans ses blessures mal digérées. On aurait pu se contenter du minimum, de relations polies et superficielles. Et personne ne nous en aurait vraiment voulu. Sauf peut-être nous-mêmes, un jour =/
Et pourtant, on a fait ce choix-là : celui de revenir l’une vers l’autre ! Pas en grandes déclarations, pas en promesses spectaculaires ^^' Juste en petites tentatives maladroites, en messages hésitants.
On peut se confier sans peur, compter l’une sur l’autre, rire de nos petits défauts. Nos caractères bien trempés sont toujours là, mais on voit désormais ce qu’il y a de beau chez l’autre.
Je sais en tout cas que mon regard sur elle a profondément changé.
Quand elle m’a parlé pour la première fois de son désir de devenir maman solo, je n’ai pas mesuré à quel point c’était réfléchi, travaillé… et important pour elle.
Elle avançait de son côté, en silence, étape après étape, sans forcément me tenir au courant. Et puis un jour, tout s’est accéléré : le feu vert, le premier essai… jusqu’au moment où elle n’a plus pu tout garder pour elle. Là, elle avait besoin de parler un peu de ce qu’elle vivait, de partager le tourbillon que ça représentait.
Les doutes, les peurs, l’excitation, les espoirs et tous ces rêves qui prenaient forme…
Je l’admire déjà pour mille raisons, mais ce choix-là, si fort et si exceptionnel, a fait grimper mon admiration d’un cran. C’est un engagement immense, qui demande une audace incroyable, une détermination solide… et surtout un cœur débordant d’amour.
Et j’ai compris, doucement, qu’elle en avait en quantité illimitée, de cet amour. Des cargaisons entières, prêtes à être livrées, haha =D









































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